• VERSAILLES, 19 fév 2008 (AFP) - Occupations nocturnes de collèges, manifestations et pétition: professeurs et parents d'élèves de plusieurs établissements des Yvelines s'organisent depuis lundi pour protester contre la réduction des moyens pour la rentrée, selon des sources policière et syndicale. Au collège Paul Cézanne, situé dans le quartier du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie, les professeurs entamaient mardi soir leur seconde nuit d'occupation des locaux pour "répondre à l'insolence de l'académie", selon Pierre Marsaleix, secrétaire départemental de la FSU. "Depuis quatre mois, nous avons encaissé des violences qui se sont multipliées: aujourd'hui ces difficultés sont amplifiées par l'insolence de l'académie qui nous supprime encore des moyens", a-t-il confié à l'AFP. Une vingtaine de professeurs du collège se sont rendus devant la sous-préfecture de Mantes-la-Jolie et ont bloqué la circulation. Même mobilisation au collège de l'Agiot à Elancourt où une soixantaine de parents et d'enseignants ont passé la nuit de lundi à mardi. A Montigny-le-Bretonneux, la police a comptabilisé 400 élèves manifestant devant leur lycée Emilie de Breteuil. Une pétition a été rédigée lundi soir par des professeurs de six établissements d'Elancourt et de Maurepas pour protester contre "la grande braderie de l'Education nationale". Aux Sept mares à Elancourt, une journée "lycée mort" est prévue jeudi où des professeurs ont demandé à être reçus par les maires d'Elancourt et de Maurepas. Selon le Snes-FSU, 162 postes devraient être supprimés dans les Yvelines et 100 autres transformés en heures supplémentaires. L'inspection académique était injoignable mardi soir.

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  • Depuis 1997 et l'arrivée de Claude Allègre au ministère de l'Education, il faut "dégraisser le mammouth". L'Education nationale est le Premier budget de l'Etat. Dans un contexte de déficit budgétaire chronique, l'heure est donc à la baisse des coûts. Mais l'Education étant un pilier de la société et un sujet sensible aux yeux de l'opinion, le "dégraissage" doit se faire en douceur et répondre à une logique de bon sens. L'argumentation, désormais bien huilée, est donc simple et se veut imparable : le nombre d'enseignants doit diminuer car il y a une baisse des effectifs d'élèves. Raisonnement simple et suffisamment marqué sous le sceau du bon sens pour être compris par tous et expliqué dans les médias. Voilà pour la version officielle. Mais dans la réalité, le ministère procède à de multiples manœuvres pour créer artificiellement le surnombre et ainsi justifier la suppression de postes de profs et modifier en profondeur l'Education nationale. Décryptage. (...)

    Suite de l'article à lire sur http://www.politique.net/2008021902-education-nationale-suppression-de-postes.htm


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  • Le rectorat de Créteil a annoncé les moyens d'enseignement dévolus à la cité scolaire Henri-Wallon d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour la prochaine rentrée. Enseignants, parents et élèves se mobilisent.

    Pour les élèves et les professeurs, la note est plus que salée : sept classes et, au minimum, dix-huit postes de professeur de la cité scolaire Henri-Wallon d'Aubervilliers vont être supprimés. Toute une politique éducative se trouve ainsi anéantie, avec des conséquences dramatiques : classes surchargées, projets pédagogiques arrêtés, impossibilité de redoubler en cas d'échec au bac pour les élèves de terminale, et accueil de tous les élèves non garanti.

    Au moment où Sarkozy annonce un plan banlieue sans moyens, l'Éducation nationale se voit amputée de 11 000 postes, dont 630 dépendent de l'académie de Créteil. L'administration argue de baisses d'effectifs pour justifier ses choix. La réalité est malheureusement beaucoup plus à mettre en relation avec la volonté affichée de faire des économies sur le dos de la solidarité nationale.

    Le gouvernement compte également sur les enseignants pour mettre en œuvre le « travailler plus pour gagner plus ». Ainsi, le nombre d'heures supplémentaires demandées aux enseignants augmente de près de 40 %. Cette augmentation n'a qu'une seule conséquence : la suppression de postes déjà existants au profit d'heures supplémentaires.

    Cette politique, les enseignants de la cité scolaire Henri-Wallon n'en veulent pas. Très vite, le jeudi 7 février, ils se sont réunis en assemblée générale et ils ont voté massivement la grève pour le lundi 11 février, avec un mot d'ordre clair : restitution de tous les moyens d'enseignement. Les élèves et les parents ont été tenus informés par tracts des motivations de la grève, et ils ont été conviés à une réunion, au soir du premier jour de grève. Plus de 100 personnes, parents et élèves ont soutenu la grève, qui a tenu toute la semaine.

    Cette première semaine de grève a été très suivie. Enseignants et élèves ont organisé des manifestations, des délégations, afin d'appeler d'autres établissements à se joindre au mouvement, les parents organisent une journée sans école. Par deux fois, mardi 12 février et jeudi 14 février, des délégations de professeurs, de parents et d'élèves ont été reçues au rectorat, qui a d'abord répondu par un refus catégorique, arguant que la cité scolaire était bien dotée en moyens d'enseignement. Jeudi 14 février, le ton a changé, car il fallait circonscrire le mouvement : le lycée a donc été promu « lycée d'excellence » du plan banlieue, c'est-à-dire qu'il serait doté de moyens pour faire venir des « bons élèves ». Mais cette réponse n'était pas celle attendue, à savoir le maintien des postes, afin d'avoir des classes allégées permettant la réussite de tous les élèves d'Aubervilliers.

    Vendredi 15 février, les enseignants et les élèves de la cité scolaire ont animé une manifestation interacadémique. Rendez-vous était pris pour décider des suites à donner au mouvement, alors que d'autres lycées de la ville et des environs commençaient, eux aussi, à faire entendre leur voix. Le mouvement doit s'élargir, il y a urgence.

    Correspondant

    Article paru dans Rouge, consultable en ligne sur http://orta.dynalias.org/archivesrouge/article-rouge?id=7558

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  • Éducation . Comment devenir « pôle d'excellence » avec quinze postes en moins ? C'est la question qui se pose au lycée Henri-Wallon d'Aubervilliers, mobilisé depuis le 11 février.

    Pour le moment, voilà qui lui fait une belle jambe. Le collège-lycée Henri-Wallon d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), qui voit sa dotation horaire globale (DHG) chuter de 225 heures l'an prochain, qui a manqué de perdre six classes mais devrait, finalement, ne s'en voir faucher que quatre, dont une quinzaine de postes d'enseignants sont menacés de suppression et qui manque à ce point de place qu'il s'avère impossible, certains jours, d'y dégotter une salle libre ; le lycée-collège Henri-Wallon d'Aubervilliers, donc, a appris, jeudi dernier, que le ministre de l'Éducation le hissait, l'an prochain, au grade de « pôle d'excellence ».

    tout un lycée

    en lutte

    « L'annonce est sortie comme d'un chapeau », explique Georges Vartaniantz, professeur d'histoire-géo. Elle leur a été faite par le rectorat de Créteil, qui les recevait en délégation. Car, depuis le lundi 11 février, Henri-Wallon est en lutte. Hier matin, rassemblés sur le trottoir, profs, élèves et parents se préparaient pour un nouveau tour de métro, direction Créteil et l'administration centrale.

    Un mégaphone, pas de banderoles, mais de l'enthousiasme. « Les profs en grève, les lycéens en lutte, les parents en colère... On connaît. Mais les trois ensemble, cela ne s'était pas reproduit depuis 1998 », relève une enseignante. La Seine-Saint-Denis, à l'époque, s'était mobilisée et avait décroché 3 000 postes. Tous, ou quasi, lui ont été repris au fil des déclins budgétaires. Jusqu'alors plus ou moins épargné, Henri-Wallon n'échappe plus à la règle. « Début février, on nous a fait connaître notre nouvelle DHG, explique Jean-Pierre Hennuyer, documentaliste. Le rectorat prévoyait de supprimer six classes. » Une terminale S, deux secondes et trois premières. « Cela rend caduc le droit de redoubler pour les élèves ou la possibilité de dédoubler des cours. » Autre mauvaise surprise : l'augmentation du volet d'heures supplémentaires/année (HSA), rehaussé de 177 heures. « En gros, on nous demande de faire des heures sup pour compenser en partie la baisse des heures-postes », traduit Matthew Berrebi, prof de maths. Plus de 85 enseignants sur près de 90 se sont déjà engagés à refuser cette dose de « travailler plus », en même temps qu'ils exigent le maintien des postes fixes.

    Les élèves les rejoignent dans la bataille. « Aucun travail d'entretien n'a été fait depuis des années. Il y a des fuites, le centre de documentation, c'est une cave, pareil pour la salle d'examen... » commence par expliquer Nabil, en première L. Le labo de langue n'existe plus, poursuit-on près de lui, et aucun espace ne permet d'accueillir les parents. « Nous ne disions rien, reprend Nabil, parce qu'il nous restait l'essentiel : des profs, des cours, de la pédagogie. Mais si l'on nous retire cela, alors ça ne passe plus. »

    La semaine dernière, après plusieurs manifs, le rectorat lâchait un poil de lest. La terminale ne sera pas sucrée et une seconde sera rétablie. Dans la foulée, l'administration confirmait la surprise révélée le matin même par Xavier Darcos, lequel donnait suite à la commande faite par Nicolas Sarkozy dans le cadre du plan banlieue. Trente lycées de « quartiers difficiles » seront classés pôles d'excellence. Henri-Wallon figure parmi les nominés, catégorie « artistique et culturelle ».

    pouvoir accueillir chaque élève

    Mardi, profs et parents élaboraient un document de travail, listant ce qu'implique, selon eux, l'ambition : 263 heures de plus que ce qu'annonce la DHG. « Pour dédoubler des cours ou développer des dispositifs d'aide », explique Matthew Berrebi. Comme celui, expérimenté en filière ES, consistant à faire passer dans la classe supérieure des élèves considérés sur le fil, tout en leur proposant cinq heures de renfort par semaine. « Il a bien fonctionné. Il faudrait faire cela avec une majorité de nos jeunes », reprend l'enseignant. Qui souligne le quiproquo persistant autour de la notion d'excellence. « Pour le gouvernement, cela signifie sélectionner les meilleurs et leur donner des moyens de gagner. Pour nous, cela signifie se donner les moyens d'accueillir chaque élève et de tous les faire réussir. » Peut-être, finalement, ce qui distingue un lycée d'excellence d'un excellent lycée.

    Marie-Noëlle Bertrand

     

    Article paru dans L'humanité du jeudi 21 février 2008, à consulter en ligne sur http://www.humanite.fr/2008-02-21_Societe_Lycee-Henri-Wallon-l-excellence-au-regime-sec


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  • Ile-de-France : les profs ont diversement suivi la grève vendredi (LEAD GENERAL)

    PARIS, 15 fév 2008 (AFP) - Entre un enseignant sur six selon les rectorats, et un sur trois selon les syndicats, ont répondu vendredi au mot d'ordre de grève dans les collèges et lycées de la région parisienne pour protester contre les réductions de moyens et les suppressions de postes.
    Une manifestation a réuni à Paris entre 2.000 et 3.000 personnes, selon la police et les organisateurs, à l'appel de 13 syndicats (des quatre fédérations FSU, CGT, CFDT, Sud), réunissant de nombreux établissements parisiens mais aussi des délégations venues des départements d'Ile-de-France, dont le collège-lycée Henri Wallon d'Aubervilliers (17 postes en moins), en grève depuis lundi.
    Selon le rectorat de Paris, qui s'est appuyé sur des remontées d'un tiers seulement des établissements, la capitale a enregistré une moyenne de 15% de grévistes. Environ 30% des personnels étaient en grève à Paris, selon le Snes-FSU (majoritaire), à partir des remontées d'une trentaine d'établissements.
    L'académie de Créteil a de son côté comptabilisé 18,18% de grévistes, quand le Snes-FSU évoquait "un professeur sur trois en grève" sur l'académie (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis et Seine-et-Marne).
    Le rectorat de Versailles enfin a fait état de 16,3% d'enseignants grévistes. Pour le Snes-FSU, la grève a concerné entre 10% et 90% des personnels, très variable selon les établissements de la plus grande académie de France (Yvelines, Essonne, Val d'Oise), avec des pointes observées dans les Yvelines.
    "On ne se bat plus pour demander des moyens mais pour arrêter d'en perdre", a déclaré à l'AFP Valérie Sultan, du Snes-Créteil, assurant que les professeurs sont "exsangues et n'en peuvent plus".
    Au total, de source syndicale, "1.400 emplois d'enseignants en lycée et collège", auxquels s'ajoutent "122 suppressions d'emplois administratifs et 32 emplois de MI-SE (surveillants)" auront disparu en région parisienne en septembre, traduction locale des 8.830 suppressions nettes dans le second degré public prévues à la rentrée.
    Le plus souvent, les heures supprimées seront troquées contre des heures supplémentaires, dont "les enseignants ne veulent pas alors qu'ils ont déjà une charge de travail très lourde", a prévenu Nicole Sergent, cosecrétaire académique du Snes-FSU à Paris.
    Dans ce contexte, plus d'une dizaine d'établissements ont débrayé tout au long de la semaine, un peu partout en région parisienne.
    La révélation que l'académie de Créteil avait fait appel à des professeurs tout jeunes retraités faute de remplaçants pour assurer certains cours ou que 110 enseignants n'étaient pas remplacés jeudi matin dans les écoles primaires du Val-de-Marne a apporté de l'eau au moulin des revendications syndicales.
    "Les établissements fonctionneront normalement l'année prochaine, je ne dis pas que (la baisse des moyens alloués) ne crée pas de contraintes mais nous faisons des réformes et nous définissons nos priorités", a argumenté jeudi Xavier Darcos.
    sp-rap-lum/ls/sd



    EDUCATION-BUDGET-SOCIAL-GRÈVE - 15/02/2008 18h59 - AFP


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