(communiqué de presse) 

Le lycée Jean-Pierre Timbaud d'Aubervilliers est en grève aujourd'hui jeudi 14 février. Les motifs en ont été expliqués aux élèves et professeurs dans une lettre détaillant les changements horaires et structurels applicables dès la prochaine rentrée.

La dotation horaire pour la rentrée 2008 a été distribuée : le Rectorat supprime 74 heures de cours par semaine et au moins 2 postes de professeurs (cette dotation contient 225 heures supplémentaires). Quelles sont les conséquences pour les élèves de cette dotation horaire réduite ?

• on supprime les dédoublements . Les demi-groupes de 12 élèves permettent de travailler dans de meilleurs conditions. En effet, travailler en classe entière (24 élèves) est souvent difficile car les problèmes de discipline sont plus nombreux et empêchent les élèves de travailler correctement.

• On supprime des heures de PPCP réservées à la mise en place de projets pédagogiques et éducatifs (comme la préparation d'un voyage, de carrefour des métiers, etc). Mais ces heures servent aussi dans certains cas à des heures de soutien.

Ces heures de cours sont indispensables pour permettre aux élèves de lycée professionnel de bien apprendre et de s'insérer dans leur établissement ; in fine elles contribuent à les préparer à accéder au monde du travail. Les supprimer c'est les priver de moyens indispensables.

D'autre part, le Ministère de l'Education Nationale impose la réforme du Baccalauréat Professionnel en 3 ans. La raison principale de cette réforme est budgétaire, elle a pour motivation de réaliser des économies. Et en effet des centaines de cours de français, mathématiques, langues... disparaissent. Le niveau du diplôme sera de ce fait rabaissé. Aucun programme n'est à disposition pour septembre 2008 : Comment les enseignants sont-ils supposés préparer leurs cours ? Cette réforme en cache une autre puisqu'à terme les BEP disparaîtront.

Nous protestons contre cette politique d'économies qui va à l'encontre de la qualité de la formation des élèves de lycée professionnel, le mouvement de grève a commencé aujourd'hui et se poursuivra demain. Les actions de la semaine prochaine seront liées aux réponses que nous recevrons avant lundi.

Cité scolaire Henri Wallon - Aubervilliers (93) Grève contre les suppressions de postes

À la cité scolaire Henri-Wallon à Aubervilliers, qui compte environ 400 élèves au collège et 900 élèves au lycée, nous avons appris que, pour la rentrée de septembre 2008, la dotation horaire globale était révisée à la baisse par le rectorat, avec 225 heures en moins.

En effet, prétextant une baisse démographique, le rectorat a décidé la suppression de sept classes (six au lycée et une au collège), ce qui implique la disparition d'au moins 14 postes d'enseignants (12 au lycée et 2 au collège). Du jamais vu dans cet établissement. Parallèlement, le rectorat a prévu 177 heures supplémentaires pour assurer en partie les heures des postes supprimés.

Ces annonces ont été prises par les enseignants comme une véritable provocation, une manière scandaleuse d'organiser la dégradation des conditions de travail de tous. De telles mesures signifient la disparition des dédoublements de classes, en particulier pour les langues vivantes, et la quasi-impossibilité de redoubler pour les terminales, alors que pour un nombre significatif d'élèves le redoublement représente une seconde chance. Les élèves de seconde admis en première ne pourraient plus poursuivre leur scolarité au lycée. Une telle politique, si elle entrait dans les faits, fabriquerait de véritables ghettos scolaires, au moment même où le gouvernement se targue de les casser. Avec 14 à 15 postes supprimés, toutes les équipes pédagogiques sont décapitées, alors qu'on nous rebat les oreilles sur la nécessité de les « fidéliser » en Seine-Saint-Denis.

Jeudi 7 février, une assemblée générale de plus de 50 enseignants a décidé de se mettre en grève à partir du lundi 11 février avec deux revendications simples : refus des heures supplémentaires, rétablissement de tous les postes et de toutes les classes supprimés.

La grève a été suivie à plus de 80 % au lycée. Des visites aux écoles et aux collèges des environs ont été organisées par des équipes de grévistes et ont toujours reçu un accueil chaleureux. Le soir, une réunion au lycée a rassemblé près de 200 personnes, pour moitié des élèves qui veulent se joindre au mouvement, pour moitié des parents très solidaires. De nombreux élus de gauche étaient présents pour apporter leur soutien.

Jeudi 14 février, un rassemblement est prévu devant le rectorat de Créteil, auquel des parents et des élèves ont annoncé qu'ils participeraient.

Correspondant LO

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http://www.lutte-ouvriere-ile-de-france.org/vis/0002-122.html

Ecoutez le reportage sur le mouvement de vendredi sur RTL (matinales 6h30-9h) Interview de professeurs et d'un lycéen d'Henri Wallon.